Michal Spisak
Pologne, °1914 - 1965
 
COMPOSITION 1957 B : Premier Prix
Michal Spisak naquit à Dabrowa Gornicza (Pologne). L'enfance du jeune compositeur, ponctuée de problèmes de santé, fut loin d'être heureuse. Il souffrit de la polio, qui lui imposa un sérieux handicap pendant toute sa vie. Pendant cette enfance difficile, les premiers signes d'un talent musical exceptionnel se manifestèrent. Il prit ses premières leçons de violon dans sa ville d'origine. Après quelques temps, sa mère l'envoya dans sa famille à Varsovie, où il put commencer son éducation professionnelle à l’École de Musique M. Karlowicz. Il y avait, cependant, une autre raison à ce départ : le père de Michal avait de sérieux problèmes d'alcoolisme, et sa mère voulait simplement éviter à son fils de grandir dans un environnement malsain.

On sait peu de choses sur les années de formation du jeune garçon, hormis le fait que sa fascination pour la musique fut assez grande pour entrer dans un établissement supérieur de musique. Ainsi, il retourna dans son pays natal à 16 ans, et fut admis au Conservatoire de Katowice en 1930, majorant en composition et en violon. Pendant ses études, Michal Spisak acquit la réputation d'une violoniste exceptionnellement doué (son handicap ne l'empêcha pas de jouer des pièce difficiles, telles que les Mythes de Karol Szymanowski), et d'un compositeur très prometteur et plein d'une extraordinaire créativité.

Étudiant ambitieux, il n'était pas satisfait des cours de composition donnés par Aleksander Brachocki, et fit donc le choix dangereux de prendre de cours privés avec Kazimierz Sikorski - ce qui aurait pu être considéré comme un acte déloyal. En 1936-1937, Michal Spisak voyagea régulièrement à Varsovie afin de travailler avec le professeur Sikorski, qu'il considéra comme son tuteur en matière de composition pendant toutes ses études. Une fois diplômé du Conservatoire avec le premier prix et des distinctions, il obtint une bourse d'étude de la Société de Musique Silésienne, pour des études de composition à Paris. Cette opportunité fut d'une grande importance et influença toute sa carrière : il quitta la Pologne en 1937, probablement sans réaliser que la France deviendrait son pays d'adoption, et qu'il y passerait le restant de sa vie.

Au Conservatoire de Paris, Michal Spisak commença ses études sous la direction de Nadia Boulanger, qui avait vu passer dans sa classe plusieurs générations de compositeurs polonais. Elle apprécia beaucoup son talent, et lui inspira une passion pour l'art d'Igor Stravinsky. Ces leçons avec Nadia Boulanger, ainsi que son séjour dans la capitale culturelle européenne, eurent une influence considérable sur son développement artistique. Il composait beaucoup, et commença à aiguiser un style musical unique.

En 1939, après le déclenchement de la Deuxième Guerre Mondiale, Michal Spisak partit pour Voiron - petit village du sud de la France. Malgré le climat politique difficile et les nouvelles troublantes de la Pologne, cette période fut l'une des plus créatives de sa vie. Peu avant la guerre, il était devenu membre de la Société des Jeunes Compositeurs Polonais à Paris, et il en devint le président en 1939. De toute évidence, il conserva cette volonté de se lier aux musiciens polonais expatriés jusqu'à la fin de sa vie. Après la guerre, il s'impliqua dans la diffusion de la musique polonaise en France, en organisant des concerts, en prenant part à des débats sur les problèmes rencontrés par la culture musicale polonaise, et en accueillant ses compatriotes et en leur offrant son aide à tout moment. Il resta en contact avec certaines personnes en Pologne : en 1947, il devint membre de la ZKP (l'Union des Compositeurs Polonais), et il entretint une correspondance assidue avec ses amis - notamment Grazyna Bacewicz, Stefan Jarocinski et Eugenia Uminska. Il publia ses travaux aux Editions PWM et, à partir de 1956, fréquenta assidûment le festival de l'Automne de Varsovie.

Il gagna en célébrité et en renom internationale dans les années 1950. Sa popularité grandit encore lorsqu'il remporta le Grand Prix de composition du Concours Reine Elisabeth de 1954 pour sa Sérénade pour orchestre, composition qu'il avait écrite en 1939. Trois ans plus tard, il gagna une nouvelle fois le premier prix du Concours, cette fois-ci pour un Concerto giocoso pour orchestre de chambre. Finalement, en 1955, il remporta le Concours International pour l'Hymne Olympique Officiel. Son Hymne fut choisi parmi 392 autres partitions, et fut joué lors de la cérémonie d'ouverture des septièmes Jeux Olympiques d'Hiver à Cortina d'Ampezzo et aux seizièmes Jeux Olympiques à Melbourne, en 1956.

Malgré tous ses succès, la vie quotidienne de Michal Spisak était troublée par ses problèmes de santé, qui le bloquaient fréquemment dans son travail de création. Dans les moments les plus durs, il trouvait un grand soutien en sa femme, Andrée Thibault, une française qu'il avait épousé en 1955. De plus, malgré sa réputation grandissante en Pologne et en Europe, le compositeur dut faire face à des problèmes financiers. L'aggravation de sa santé présentait un obstacle supplémentaire, et avait une influence très négative sur son état d'esprit. Ainsi, au début des années 1960, il cessa de composer. Sa présence à l'Automne de Varsovie en 1964 fut son ultime effort. La même année, il reçut le prix annuel de l'Union des Compositeurs Polonais. Il mourut à Paris plusieurs mois plus tard, le 28 janvier 1965.

Michal Spisak fut l'un des représentants majeurs du courant néo-classique polonais. Ses compositions furent publiées en Pologne, mais aussi en France, en Angleterre et en Autriche. Récemment, l'intérêt porté à son travail s'est ravivé dans le monde musical. À l'occasion du 40ème anniversaire de sa mort, un festival fut organisé à Dabrowa Gornicza en souvenir du compositeur, et un an plus tard, le premier Concours Polonais de Musique Michal Spisak. En 2007, ce concours devint le Concours International de Musique Michal Spisak.
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