Après des succès rapides en tant que compositeur, Alvin Etler entra à l'Université d'Illinois et continua à étudier la composition avec Arthur Shepherd à l'Université Case Western Reserve de Cleveland (1931-36). En 1938, il entra à l'Orchestre Symphonique d'Indianapolis en tant qu'hautboïste. Deux saisons plus tard, il fit un grand voyage en Amérique latine comme hautboïste et compositeur, avec le Quintet North American Wind. Au cours de cette période, il reçut deux Guggenheim Fellowships (en 1940 et 1941), et composa deux Symphoniettas à la demande de Fritz Reiner, pour une représentation avec l'Orchestre Symphonique de Pittsburg. Ces succès le menèrent à abandonner sa carrière d'instrumentiste, au profit de celle de compositeur et de professeur.

De 1942 à 1946, il exerça à l'Université Yale en tant que professeur d'instruments à vents et chef de la fanfare universitaire, et étudia la composition avec Hindemith (1942-1944). Il enseigna ensuite à l'Université Cornell (1946-1947) et à l'Université d'Illinois (1947-1949), avant d'être nommé professeur au Smith College de Northampton en 1949. En 1968, il fut nommé Henry Dike Sleeper Professor of Music, et en 1972, Andrew Mellon Professor of Humanities. Il est l'auteur de Making Music : Introduction to Theory (1974).

Les premières compositions d'Alvin Etler montrent un vocabulaire harmonique et une utilisation de l'instrumentation semblable à Bartók et à Copland, avec d'occasionnels appels au jazz. Après son remarquable Quintet pour Cuivres (1963), il abandonna ce premier style pour expérimenter la musique sérielle, et mettre en avant le travail sur le timbre et la texture du son. Il se servit de rythmes libres, souvent parsemés des accents pointus de la musique jazz, et de fortes dissonances combinées à des figures rythmiques sophistiquées et multimétriques. En dépit de ces explorations, la musique d'Alvin Etler ne devint jamais académique, et ne perdit jamais de son agressivité bornée et de sa vitalité sensuelle.