Président du jury
Eugène Traey
Belgique, °1915 - 2006
Né à Amsterdam de parents belges, Eugène baron Traey (1915-2006) a fait ses études musicales au Conservatoire royal d'Anvers, où il a eu comme professeur de piano Emmanuel Durlet. Il se perfectionna ensuite à Paris chez Robert Casadesus et en Allemagne chez Karl Leimer et Walter Gieseking. Eugène Traey a mené parallèlement une carrière de concertiste et de professeur au Conservatoire royal d'Anvers, dont il a été le directeur jusqu'en 1980. Il a donné des récitals, des concerts avec orchestre et en musique de chambre avec Arthur Grumiaux et Jean Laurent ou en duo de piano avec Frédéric Gevers. Il est le fondateur du deSingel à Anvers et fut régulièrement membre du jury de concours internationaux réputés (Moscou, Varsovie, Munich, Tokyo et autres). De 1982 à 1995, Eugène Traey a présidé le jury de chaque session du Concours Reine Elisabeth.
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Paul Badura-Skoda
- 2019
Élève d’Edwin Fischer, Paul Badura-Skoda devient très vite son assistant. Il collabore à l’époque avec Wilhelm Furtwängler, Herbert von Karajan, Hermann Scherchen, Josef Krips, Carl Schuricht et Rafael Kubelik. Il se rattache clairement à la tradition viennoise et c’est d’ailleurs avec ses enregistrements du répertoire classique viennois qu’il conquiert le public. Très tôt, dans le but de rendre les oeuvres le plus fidèlement possible, tant dans la forme que dans l’esprit, Paul Badura-Skoda s’engage dans des voies parallèles. Dès 1948, il part à la découverte des instruments anciens. Par ailleurs, parce que beaucoup de textes dont il disposait a l’époque fourmillaient d’erreurs, il entreprend l’étude des manuscrits et des éditions originales. Il retrouve des partitions oubliées, écrit des articles dans les revues specialisées et réalise de nouvelles éditions. Il écrit notamment un ouvrage sur Mozart, traduit dans le monde entier.
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John Browning
États-Unis, °1933 - 2003
Dans la tradition des grands pianistes romantiques, John Browning se forgea sa réputation pour ses exceptionnels dons d’interprétation, sa maîtrise technique des couleurs et de la sonorité du clavier, et son engagement profond pour la musique. Il était considéré comme l’un des plus importants virtuoses de son temps. Il était une sommité américaine de la grandeur de la musique, et impressionnait le public et la presse par cette passion, cette intégrité et cette imagination musicale dans un répertoire qui allait de Bach et Scarlatti aux compositeurs du XXème siècle.
Ses enregistrements, largement acclamés et gagnants de trois Grammy nominations et de deux Grammy awards, en plus d’un nombre significatif de compositions écrites et dédiées expressément au pianiste par des compositeurs renommés, illustrèrent bien l’envergure de son art.

Après un début triomphant aux côtés du New York Philharmonic, en 1956, John Browning se produisit dans presque toutes les capitales mondiales, collectionnant les ovations pour ses récitals en solo, ses apparitions et ses enregistrements de concertos. Il se produisit et enregistra à large échelle, balayant trois siècles de musique : de Mozart aux grandes pièces virtuoses de Beethoven, Brahms, Prokofiev, Rachmaninov, Ravel et Tchaïkovski - avec un total de 43 concertos à son effectif. En plus de ses succès à l’interprétation d’œuvres de Samuel Barber, avec lequel il avait longtemps été associé, il créa et enregistra des compositions du contemporain et américain Richard Cumming.

John Browning donna des concerts réguliers aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, au Japon, en Amérique du sud, Nouvelle-Zélande et Australie, et fit des tournées en URSS à quatre reprises. En Amérique du nord, il fit de nombreuses apparitions avec les orchestres de Boston, Chicago, Cleveland, Houston, Los Angeles, New Jersey, New York, Philadelphie, Pittsburgh, St. Louis, Toronto et l’orchestre symphonique national de Washington D.C. Ses expériences avec des orchestres européens incluent le Royal Concertgebouw d’Amsterdam, le Philharmonique de Londres, les orchestres symphoniques nationaux de Londres et d’Ecosse et, plus tard, l’orchestre philharmonique royal de Stockholm avec Andrew Davis.

Il collabora avec Léonard Slatkin aux festivals Wolf Trap et Blossom Music, avec Pinchas Zukerman au Festival Ravini, avec le Tokyo String Quartet au Festival Mostly Mozart du Centre Lincoln, et avec Robert Spano et l’orchestre symphonique de Boston à Tanglewood. Il était aussi l’invité régulier d’autres festivals de musique américains, et se produisit souvent au Hollywood Bowl, au Caramoor International, à Grant Park, Saratoga, Newport, Rockport, Seattle International, St. Charles Art & Music et le Peninsula Music Festival.

Né en 1933 à Denver (Colorado) d’un père violoniste et d’une mère pianiste, John Browning commença à étudier le piano à l’âge de cinq ans, et fit sa première apparition publique en soliste avec l’orchestre symphonique de Denver à dix ans. Il partit peu après pour New York, afin de poursuivre ses études musicales avec Rosina Lhevinne, à la Juilliard School. Il gagna rapidement en notoriété, en remportant le Steinway Centennial Award en 1954, et en obtenant la seconde place au Concours Reine Elisabeth l’année suivante. L’attention dont il faisait l’objet fut renforcée lorsqu’il se produisit pour la première fois avec l’orchestre philharmonique de New York et Dimitri Mitropoulos, dans une performance acclamée par les critiques new-yorkais. Cet évènement lança sa carrière internationale, et poussa Samuel Barber à lui écrire un concerto pour piano.

Six ans plus tard, en 1962, John Browning fut choisi pour interpréter, pour la première fois, ce concerto pour piano et orchestre de Samuel Barber, aux côtés de l’orchestre symphonique de Boston dirigé par Erich Leinsdorf, lors de la cérémonie d’inauguration du Lincoln Center for the Performing Arts à New York. Dédié spécialement à John Browning, cette pièce obtint le Prix Pulitzer et est devenue le concerto pour piano américain le plus joué au cours des cinquante dernières années - aucun autre n’a jamais été aussi ancré dans le répertoire. Il en fit un premier enregistrement en 1964 avec George Szell et l’orchestre de Cleveland pour le label CBS Masterworks. Un autre enregistrement avec Léonard Slatkin dirigeant l’orchestre symphonique de St. Louis sortit en 1991 sous le label BMG Classics/RCA Victor Red Seal. Ceci lui fit gagner son premier Grammy Award du Meilleur Soliste avec Orchestre et une Grammy Nomination pour le meilleur album classique.

John Browning fit aussi des enregistrements pour MusicMasters, et sortit un disque des œuvres complètes de Barber pour piano solo en 1993, qui lui fit obtenir un second Grammy Award : Meilleur Interprète Classique en soliste sans orchestre. Suivirent plusieurs autres enregistrements : en 1994, il sortit un disque consacré à Scarlatti, suivi l’année suivante d’un enregistrement des deux concertos de Mozart avec l’orchestre de St. Luke et Julius Rudel, puis du Quintet avec piano et du Trio pour cor de Brahms avec l’ensemble de chambre de St. Luke.

En 1994, Deutsche Grammophone sortit son enregistrement de l’intégrale de chants de Barber, avec la soprano Cheryl Studer et le baryton Thomas Hampson. En 1998, BMG Classics/RCA Victor Red Seal sortit un enregistrement du Triple Concerto de Beethoven avec le violoniste Pinchas Zuckerman, le violoncelliste Ralph Kirchbaum et l’orchestre symphonique de Londres dirigé par Christopher Eschenbach - il connut un grand succès. A la discographie de John Browning, nous pouvons encore ajouter trois enregistrements dédiés à la musique de Liszt, Mussorgsky et Rachmaninoff sous le label Duos. Les labels Capital, RCA, Phoenix et Seraphim comptent aussi des enregistrements du pianiste : les études complètes de Chopin, les cinq concertos de Prokofiev, le Concerto pour piano No.1 de Tchaïkovski. Enfin, le label CRI sortit les enregistrements des Vingt-quatre Préludes et Silhouettes, écrits et dédiés à John Browning par Richard Cumming.
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André De Groote
Belgique, °1940
Lauréat de plusieurs concours internationaux importants, le pianiste André De Groote a reçu la Médaille Harriet Cohen et des prix aux Concours ARD de Munich, le Concours Tschaïkovsky de Moscou et le Concours Reine Elisabeth, ce qui lui a ouvert les portes des centres musicaux les plus importants.

L'artiste s'est ainsi fait entendre non seulement dans les principaux centres européens, mais également en Amérique du Nord et du Sud, au Proche et Moyen Orient, en Afrique et au Japon. Il a collaboré avec d´éminents chefs d´orchestre tels que Dean Dixon, Neëme Jarvi, Arpad Joó, Christoph Eschenbach, Michaël Gielen, Igor Markévitch...

En musique de chambre, il s'est associé avec les quatuors Chilingirian et Via Nova, les ensembles Vega et Vitalys, les violonistes Augustin Dumay et Yayoi Toda. Son duo avec la violoncelliste Viviane Spanoghe est devenu un pilier incontournable de la vie musicale belge. Ensemble, ils ont enregistré une quantité impressionante d'oeuvres pour violoncelle et piano: sonates de Beethoven, Brahms, Enescu, Joseph Jongen, Vierne, Chostakovitch et Tournemire. Un nouvel enregisrement des deux sonates pour piano et clarinette de Brahms (avec le clarinettiste Wolfgang Meyer) et avec alto (avec l'altiste Pierre-Henri Xuereb) sortira très prochainement.

Son vaste répertoire comprend quelque cinquante concertos avec orchestre dont il a gravé les deux d'Arthur de Greef, les trois de Charles Camilleri et des œuvres avec ensemble instrumental de Poulenc et de Françaix. Il a enfin enregistré l'intégrale des sonates pour piano seul de Beethoven, l'œuvre complète pour piano de Brahms, et les trois sonates de Erich Korngold. Il a d'ailleurs joué les 32 sonates trois fois à Bruxelles, à Saragosse, à Hiroshima et à la Beethovenhaus de Bonn.

Professeur honoraire au Conservatoire Royal de Bruxelles, il a donné plusieurs master classes en France, en Allemagne, en Espagne et au Japon. L'Arizona State University (Phoenix) et l'Université d'Indiana à Bloomington ont fait appel à lui comme Visiting Professor.
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Eduardo del Pueyo
°1905 - 1986
Né à Zaragoza, en Espagne, Eduardo del Pueyo (1905-1986) avait débuté ses études musicales à 8 ans et sa carrière pianistique à 16 ans. Brillant technicien, d’un esprit raffiné et d’un tempérament riche, il sera, durant quelques décennies, une référence, notamment en matière d’interprétation des oeuvres de Beethoven.
Professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles, à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, à l’Université Autonome de Madrid et au Mozarteum de Salzbourg, il aura été conseiller technique et membre du jury du Concours Reine Elisabeth depuis sa fondation. Le moindre de ses titres n’est pas celui d’avoir formé quelques uns des lauréats belges de du Concours Reine Elisabeth : Jean-Claude Vanden Eynden, André De Groote, Jo Alfidi, Evelyne Brancart et Johan Schmidt.
C’est en 1977 que fut créé le Centre européen des hautes études musicales, à l’initiative d'Eduardo del Pueyo et de Jean-Claude Vanden Eynden, devenu Centre Musical Eduardo del Pueyo en 2004.


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Rudolf Firkusny
États-Unis, °1912 - 1994
Rudolf Firkusny étudia le piano et la composition avec Janacek ; de 1920 à 1927, il fut l'élève de Ruzena Kurzova au Conservatoire de Brno, puis de Vilem Kurz et de Rudolf Karel au Conservatoire de Prague. De 1929 à 1930, il étudia aussi la composition aux côtés de Suk. Il fit ses débuts à Prague en 1922, puis poursuivit sa carrière en Europe de l'est jusqu'en 1933 : date à laquelle il joua pour la première fois en Angleterre. Il fit ses débuts aux Etats-Unis en 1938. Parmi ses compositions, nous pouvons compter un Concerto pour piano - créé en 1930, un Quatuor à cordes, et plusieurs pièces pour piano et chants.

Après ses débuts américains, Rudolf Firkusny se lança dans une carrière internationale en tant que pianiste, puis comme enseignant à la Juilliard School et à la Aspen School of Music quelques temps plus tard. Bien qu'il fût principalement connu pour ses interprétations du grand répertoire du XIXème siècle, il se fit aussi connaître pour ses performances en musique de chambre, et dans le répertoire contemporain - ou tout du moins, moins connu. Il créa des œuvres de Menotti, Barber, Ginastera, Hanson et Martinu, entre autres, et excellait tout particulièrement dans l'interprétation des œuvres de Dvórak et de Janacek.
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Claude Frank
États-Unis, °1925 - 2014
Ayant vécu une carrière de pianiste des plus exceptionnelles, Claude Frank s'est continuellement produit aux côtés des plus grands orchestres mondiaux, dans les universités les plus prestigieuses et dans les plus grands festivals depuis ses débuts avec Leonard Bernstein et l'Orchestre Philharmonique de New-York en 1959. Il est un interprète de l'oeuvre de Beethoven acclamé internationalement. Le label Music and Arts Programs of America, Inc. a publié ses enregistrements de sonates depuis 1971 dans un coffret de dix disques. Mai 2001 fut une date décisive dans la carrière de M. Frank. Le 92nd Street Y de New-York accueillit son récital commémorant le cinquantième anniversaire de son début à New-York. Le programme, composé d'oeuvres de Bach, Schubert, Mozart et Beethoven, ressemblait fortement à celui de Town Hall en 1950.

Dans la période la plus récente, Claude Frank était Artiste en Résidence du premier Festival Laguna Beach Chamber Music (2003) et interpréta le Concerto pour Trois Pianos de Mozart avec Leon Fleisher et Menahem Pressler au Festival Ravinia (2002). Claude Frank s'est produit en récital dans tous les Etats-Unis et en Europe, et a donné des récitals avec sa fille, la violoniste Pamela Frank, a San Francisco, Pittsburg, Fairfax, Toronto, ainsi que de nombreux autres concerts à l'étranger.

Claude Frank a régulièrement joué en soliste avec les plus grands orchestres des cinq continents, notamment le Philharmonique de New-York, les Orchestres Symphoniques de Chicago, Boston, San Francisco, Pittsburgh, l'Orchestre Symphonique National, l'Orchestre Philharmonique Royal, les Orchestres de Cleveland, de Philadelphie, de Detroit, le Koninklijk Concertgebouw d'Amsterdam, l'Orchestre Symphonique de Jérusalem, et les orchestres de la Nouvelle-Orléans, Toronto, Zurich, Bruxelles, Hambourg et Francfort. Il a été entendu dans des performances avec le Philharmonique de Berlin, l'Orchestre de la Suisse Romande, l'Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin, les Orchestres Symphoniques de Seattle, de Grant Park à Chicago, d'Oregon à Portland, de Baltimore, de Kansas City, du Minnesota, de St Luke et de Denver - entre autres. En 2008, il joua aux côtés d'autres pianistes légendaires à l'Olympic Centenary Piano Extravaganza de Chine à Beijing.

En formation chambriste, il s'associa à d'éminents groupes tels que le Quatuor Guarneri, le Quatuor Juilliard, le Quatuor de Cleveland, les quatuors Emerson, American, Mendelssohn, Tokyo, et les London Mozart Players, ainsi qu'avec les ensembles de chambre d'Alexander Schneider et le Metropolitan Museum of Arts.

Il prit part à de nombreux festivals, notamment les festivals Menuhin à Gstaad (Suisse), Midsummer Mozart Festival (Californie), le Klavier Festival Ruhr, aussi bien qu'à des festivals à Portland, Highland Park, Norfolk, Schleswig-Holstein, Verbier, Vancouver et Marlboro. Il fut un familier du Mostly Mozart Festival de New-York pendant les années de sa formation, et y participa presque chaque année depuis lors. Il y fit une apparition lors de la célébration de son 25ème anniversaire au Lincoln Center.

Professeur reconnu au même titre d'interprète, Claude Frank fut enseignant à l'Institut Curtis de Musique de Philadelphie ainsi qu'à la Yale School of Music. Il donna des masterclasses aux universités Yale, Duke, du Kansas et à l'Ecole des Arts de Caroline du Nord, entre beaucoup d'autres.

Ses enregistrements incluent un disque enregistré en direct, et acclamé par la critique, du Concerto No. 20 en ré mineur K466 de Mozart avec George Cleve et l'Orchestre du Midsummer Mozart Festival pour Sonic Arts (LS-23), un enregistrement pour Sine Qua Non du Trio Archduke en si bémol majeur Op. 97 avec le violoniste Emmanuel Borok et la violoncelliste Leslie Parnas (Digi 110/79005), ainsi qu'une interprétation du Concerto pour piano No. 24 en do mineur K491 de Mozart avec l'Orchestre du Conservatoire de Nouvelle-Angleterre dirigé par Leon Fleisher, pour le label Audifon. Claude Frank enregistra aussi les Sonates pour Violon et Piano de Beethoven avec sa fille, pour Music Masters.

Claude Frank vécut à Nuremberg jusqu'à l'âge de douze ans, avant de rejoindre son père à Bruxelles. Peu après, il partit vivre à Paris pour étudier au Conservatoire. L'occupation allemande le força à quitter la France pour l'Espagne, où il s'installa clandestinement : il y fut invité à jouer à une fête donnée par l'ambassadeur du Brésil, et c'est à cette occasion qu'il gagna sa première bourse, et le visa pour aller étudier aux Etats-Unis, de la part d'un Consul Américain présent à cette même fête. Une fois à New York, Claude Frank étudia aux côtés d'Arthur Schnabel et de Karl Ulrich Schnabel, et prit des cours de composition et de direction d'orchestres à l'Université de Columbia. Il fut l'élève de Serge Koussevitzky à Tanglewood.
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Jacques Genty
- 2014
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Emil Gilels
Russie (Fédération de), °1916 - 1985
Emil Gilels naquit à Odessa. Il n'était pas issu d'une famille de musiciens : son père travaillait comme employé dans une raffinerie de sucre, et sa mère était mère au foyer. A l'âge de cinq ans et demi, il fut présenté à Yakov Tkach, un célèbre professeur de piano d'Odessa. Emil Gilels exécuta la première partie de ses études musicales avec une facilité déconcertante. En 1929, âgé de seulement douze ans, il donna son premier concert public. En 1930, il fut admis au Conservatoire d'Odessa dans la classe de Berta Reingbald. Son but principal était de faire participer le jeune élève au Concours First-Union Competition of Performers, annoncé pour 1933 à Moscou. La performance de Gilels y fit sensation - quand il finit de jouer, l'auditorium se leva en une ovation tumultueuse, et même le jury se leva pour applaudir. La question du premier prix ne fut même pas débattue : Gilels fut nommé vainqueur de manière unanime. Ce concours changea la vie d'Emil : il était soudainement devenu célèbre dans tout le pays. A la suite, il partit pour une grande tournée en URSS.

Gilels fut diplômé du Conservatoire d'Odessa à l'automne 1935. Il fut immédiatement admis dans la classe d'Heinrich Neuhaus comme étudiant dans le niveau supérieur du Conservatoire de Moscou, et Gilels renouvela ses engagements de concerts. Le phénomène « Gilels » commença alors à se faire connaître à l'étranger. A son arrivée à Moscou au début de l'année 1936, le chef Otto Klemperer monta le Concerto No. 3 en Do mineur Op. 37 de Beethoven, avec Gilels pour soliste. La même année, il participa à son premier concours international - le Concours International de l'Académie de Musique de Vienne. Bien qu'il ait réussi à attirer le regard de l'Europe sur sa prestation, et malgré le prestige indubitable de son statut de finaliste, il considéra sa deuxième place comme un échec. Le premier prix fut attribué à son ami Jacob Flier - un pianiste profondément romantique.

En 1938, Gilels et Flier participèrent au Concours Reine Elisabeth. Tout le monde attendait d'eux qu'ils confirment la réputation des musiciens soviétiques, après la victoire du violoniste David Oistrakh un an auparavant, et qu'ils fassent un retour triomphant. Et, de fait, Gilels obtint le premier prix et Flier le troisième. Le monde musical commença à parler d'Emil Gilels. Après ce Concours, il était supposé partir pour une longue tournée de concerts, notamment aux États-Unis. Mais ce projet fut brutalement interrompu par la Deuxième Guerre Mondiale. Gilels devint un héros dans son pays natal : il reçut une médaille pour ses accomplissements, fut félicité lors d'une fête donnée à son retour, et dans l'esprit des soviétiques, son nom résonnait au même titre que ceux des célèbres explorateurs, des pilotes et des stars de cinéma.

Emil Gilels finit ses études supérieures en 1938 et commença à enseigner au Conservatoire de Moscou (il obtint le statut de professeur en 1952). Il continua ce travail pédagogique de manière ponctuelle jusqu'en 1976, mais ne put jamais s'y consacrer entièrement à cause des nombreuses propositions de concerts qui lui étaient faites. Toutefois, il compta des pianistes importants parmi ses élèves, comme Marina Mdivani, Valery Afanassiev, Igor Zhukov et le pianiste et compositeur Vladimir Blok.

Quand la guerre éclata, il ne fut pas évacué comme les autres membres du Conservatoire. Il rejoignit la résistance civile et, obéissant à un ordre le pressant de revenir, commença à jouer au Front et dans les hôpitaux. Au début de l'année 1943, il interpréta la pièce de bravoure de Stravinsky, Petrouchka, pour les habitants épuisés de la ville assiégée de Leningrad.

A la fin de la guerre, Emil Gilels fut chargé d'une mission particulière : il devait représenter l'Art d'un pays victorieux. Il joua donc sur les scènes de l'Europe de l'est en ruines, et peu après, partit pour une tournée en Italie, Angleterre, France, Autriche, dans les pays scandinaves, et encore de nombreux autres. Tous les pays européens considéraient qu'accueillir Gilels pour un concert ou un enregistrement était un grand privilège. Il reçu des médailles et des honneurs - le public le vénérait.

En 1955, Emil Gilels devint le premier artiste soviétique à voyager aux États-Unis pour une tournée, depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Entre les années 1950 et 1970, il atteignit l'apogée de sa carrière dans tous les aspects de son jeu. Il se produisit sous la baguette des plus grands chefs : Mravonski, Melik-Pashayev, Svetlanov, Ivanos, Rakhlin, Gauk, Ginsburg, Eliasberg, Niyazi, Jarvi, Kitayenko, Dudarova, Barshai. Ses collaborations avec Sanderling et Kondrashin furent particulièrement importantes et durables. En URSS, il eut d'autres liens avec Gusman, Paverman, Maluntsyan, Gokieli, Kolomiytseva, Shaposhnikov, Gurtovoy, Robinovich, Katz, Feldman, Vigners, Sherman, Stasevich, Sokolov, Tiulin, Kravchenko, Karapetyan, Dubrovsky, Tolba, Provatorov, Katayev, Aranovich, Chunikhin, Yadikh, Nikolayevsky, et bien d'autres. Grâce à ces collaborations, il put aussi trouver de nouveaux et talentueux chefs, tels que Verbintsky ou Ovchinikov.

Emil Gilels joua aussi dans des ensembles : avec les pianistes Flier et Zak, puis plus tard avec sa fille Elena Gilels ; les violonistes Elisabeth Gilels (sa soeur), Tziganov, Kogan ; le Quatuor Beethoven ; en trio avec Tziganov et Shirinsky, ainsi qu'avec son propre trio (Gilels, Kogan, Rostropovich) ; avec le flutiste Korneiv et le corniste français Shapiro. A l'étranger, il collabora aussi avec les Quatuors Amadeus et Sibelius Academy.

L'engagement d'Emil Gilels auprès de studios d'enregistrement fut aussi intensif que son engagement dans les tournées de concerts : il travailla avec de nombreuses compagnies, notamment Melodiya, Angel, Ariola, EMI, Eterna et Deutsche Grammophon. Ses enregistrements les plus anciens datent des années 1930 et comportent la Gigue de Loeillet-Godowsky, la Fantaisie sur Deux Thèmes des Noces de Figaro de Mozart-Liszt-Busoni, la Ballade No. 1 en Sol mineur Op. 23 de Chopin, la Rhapsodie Hongroise No. 9 de Liszt, la Toccata de Schumann et le Duetto tiré des Chansons sans paroles de Mendelssohn. Au total, Gilels enregistra près de 500 œuvres (sans compter les nombreuses versions existantes de pièces individuelles). Le nombre exact ne fut jamais connu, à cause des nombreux enregistrements audio et vidéo amateurs réalisés lors des récitals de Gilels.

Entre 1950 et 1970, Gilels continua à enseigner au Conservatoire de Moscou, tout en poursuivant une carrière publique importante. Il ne put toutefois refuser l'invitation à présider le jury du Concours International Tchaikovsky de Piano - position qu'il conserva pendant les quatre premières sessions de ce concours.

Au milieu des années 1970, Emil Gilels commença à limiter ses activités qui n'étaient pas directement liées à son statut de concertiste. Il arrêta de prendre part aux jurys des concours internationaux de piano, et arrêta d'enseigner.

Emil Gilels fut nommé Artiste du Peuple d'URSS, reçut le Prix Lénine en 1962, et en 1976 - en l'honneur de son soixantième anniversaire - il fut gratifié de la distinction la plus haute du gouvernement soviétique : Héros du Travail Socialiste.
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Andrzej Jasinski
Pologne, °1936
Andrzej Jasinski studied under W. Markiewiecz and M. Tagliaferro. He was a prizewinner at the Maria Canals Competition of 1960 and had already embarked on a promising international career when he deliberately chose to devote his energy to teaching the piano. His teaching method is famous and highly respected in Poland and abroad. His studens, one of whom was Kristian Zimmerman, go on to win international prizes and to make successful careers. From 1979 to 1982 he was visiting professor at the Hochschule in Stuttgart and he has been invited to give master classes in Japan, Salzburg and Imola. A honoris causa doctor from the Fryderyk Chopin Music Academy and the University of Music in Katowice, Andrzej Jasinski has appeared on juries at major international competitions and was the jury president of the Fryderyk Chopin Competition's 2000, 2005 and 2010 editions.
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Viktor Merjanov
Russie (Fédération de) - 2012
Viktor Merjanov est professeur de piano et directeur de la section de piano au Conservatoire de Moscou. Il a été formé dans ce même conservatoire par le professeur Feinberg. Titulaire de grand prix nationaux et internationaux (du Concours Chopin en 1949), il compte plusieurs élèves qui, à leur tour, brilleront dans les concours.
Sa carrière de soliste, de professeur et de conférencier l'a conduit dans tous les États de l'Union soviétique, dans la plupart des pays d'Europe et jusqu'à Cuba et aux États-Unis. Il a joué sous la baguette de nombreux chefs, dont Kondrashin, Temirkanov, Maderna ou Berglund.
On lui doit également plusieurs articles sur divers thèmes musicaux ou pédagogiques. Il est membre du Comité de l'International Music Union et président de la Russian Rachmaninov Society. Il est également président du Concours Rachmaninov et siège dans les jurys de nombreux concours.
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Angelica Morales von Sauer
°1911 - 1996
La pianiste mexicaine Angelica Morales von Sauer fit ses débuts avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin à l'âge de 13 ans et ses débuts new-yorkais au Carnegie Hall, en 1929. Elle enseigna au Conservatoire de Musique de Mexico ; puis, en 1955, se rendit à l'Université du Kansas comme professeur de piano invitée. En 1958, elle devint professeur à plein temps dans le département de piano, poste qu'elle conserva jusqu'à sa retraite, en 1973. Angelica Morales von Sauer épousa le compositeur et pianiste Emil von Sauer. En 1955 fut fondé le Concours National de Piano Angélica Morales - Yamaha.
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Ivan Moravec
- 2015
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Karl-Heinz Pick
Allemagne, °1929 - 2009
Karl-Heinz Pick fit ses études à la Haute École de Musique Felix Mendelssohn Bartholdy de Leipzig, où il enseigna ensuite le piano jusqu'en 1994. Il dirigea aussi le département de piano de cet établissement. En tant que concertiste, il se produisit en Europe et en Asie ; et en tant que compositeur, il écrivit des pièces de musique de chambre, des œuvres pour piano et des Lieder. Il était souvent invité à prendre part aux jurys de concours internationaux de piano, et fut l'un des fondateurs du Chopin-Gesellschaftder DDR en 1962 - aujourd'hui connu comme le Deutsche Chopin-Gesellschaft. En 1986, il devint Président de la fondation, et Président Honoraire en 2006. Karl-Heinz Pick reçut le Prix d'Art de la ville de Leipzig, et fut distingué par la République de Pologne pour son apport à la culture polonaise.
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Mitsuko Uchida
Japon, °1948
Retrouvez ici la biographie en anglais de Mitsuko Uchida
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Jean-Claude Vanden Eynden
Belgique, °1947
Jean-Claude Vanden Eynden n’a que 16 ans lorsqu’il est proclamé lauréat du Concours Reine Elisabeth en 1964. Cette précieuse distinction marque le coup d’envoi d’une brillante carrière qui le mène dans les plus belles salles du monde et les festivals les plus réputés : Festivals de Korsholm (Finlande), Umea (Suède), Prades, la Chaise-Dieu et Giverny (France), Delft (Pays-Bas), Séoul (Corée), Stavelot et Seneffe (Belgique). En musique de chambre, il joue avec des partenaires belges et internationaux de tout premier plan comme Véronique Bogaerts, Marie Hallynck, Augustin Dumay, Silvia Marcovici, Mihaela Martin, Miriam Fried, Gérard Caussé, Frans Helmerson, José Van Dam, Walter Boeykens, le Quatuor Enesco, le Quatuor Melos, le Quatuor Ysaÿe, et l’Ensemble César Franck. Son répertoire, vaste et impressionnant, comprend presque tous les grands concertos, un large éventail de pièces de musique de chambre et surtout l’intégrale des oeuvres pour piano seul de Maurice Ravel. Jean-Claude Vanden Eynden a été anobli par le Roi Philippe au titre de Chevalier en 2018.
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Gongyi Zhu
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