Président du jury
Marcel Poot
Belgique, °1901 - 1988
Marcel Poot (1901-1988) fit ses études musicales supérieures aux conservatoires d’Anvers et de Bruxelles. Il fut un disciple de Paul Gilson pour la composition et l’orchestration et après avoir obtenu en 1930 le Prix Rubens, il travailla à Paris avec Paul Dukas.

En 1925, il crée avec quelques amis le groupe des Synthétistes pour faire mieux connaître la musique contemporaine. Il fonde avec son maître Paul Gilson, la Revue Musicale Belge. Parmi ses multiples occupations, citons qu’il fut aussi critique musical au journal Le Peuple et après la guerre au journal La Nation Belge. Il occupe jusqu’en 1940 un poste à l’Institut National de Radiodiffusion nouvellement créé. En collaboration avec le directeur Theo Fleischman il écrivit divers jeux radiophoniques. Après la guerre il reprend ses activités à L’I.N.R. et y devient président du jury d’audition jusqu’en 1949. Il assume également la présidence de la SABAM pendant de nombreuses années.

Après une importante carrière dans l’enseignement musical, Marcel Poot quitte la radio pour devenir en 1949 directeur du Conservatoire de Musique de Bruxelles jusqu’en 1966. Il y était déjà professeur d’harmonie pratique et de contrepoint. De 1963 à 1980 il a présidé le jury du Concours Reine Elisabeth et de 1969 à 1976 il a été recteur de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Il était membre de l’Académie Royale Flamande de Belgique.

Il est titulaire de plusieurs décorations belges et étrangères, dont en Belgique officier de l’Ordre de Léopold et en France officier de la Légion d’Honneur.
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Frans Brouw
Belgique, Canada, °1929
Tout en poursuivant ses activités de concertiste, Frans Brouw a entrepris sa carrière de pédagogue en 1960 au Conservatoire royal de musique de Gand en Belgique, où il enseigne le piano jusqu'en 1964. Cette même année, il s'installe définitivement au Québec et y entreprend une fructueuse carrière de professeur de piano à l'Université Laval.

Dès son arrivée à l'Université, il assume la responsabilité du département de piano et y effectue une révision complète de tous les répertoires d'enseignement et d'examens de piano, tout en voyant à l'organisation des examens et à la formation des jurys.

Récipiendaire d'un premier prix en piano du Conservatoire royal de Bruxelles, il y obtient également un diplôme de virtuosité. Cette solide formation, comme son talent et sa grande musicalité, l'amène à s'illustrer, en 1952, en tant que lauréat du Concours Reine Elisabeth.

Grâce au succès obtenu lors de ce concours, Frans Brouw se distinguera rapidement sur la scène internationale. Au cours des années, de nombreuses tournées le mènent dans la plupart des capitales d'Europe, aux États-Unis, au Canada, en Afrique et en Russie. Le public de Québec n'est pas en reste puisqu'il a pu l'entendre en concert, entre autres, à la Société artistique de l'Université Laval, à l'Institut canadien, à l'Institut Saint-Jean-Eudes, à la société Radio-Canada, au Palais Montcalm et au Grand Théâtre.

Reconnu pour son professionnalisme et pour la finesse de son jugement, Frans Brouw a également été sollicité à maintes reprises à titre de membre de différents jurys, notamment au Conseil des arts du Canada, à l'Université de Montréal, au Conservatoire de Montréal, de Trois-Rivières et de Québec, au Festival de Sillery, de Sherbrooke et de Saint-Georges-de-Beauce. Comme un retour aux sources, on l'invite à trois reprises à siéger au jury du Concours Reine Elisabeth.

Nommé «Citoyen d'honneur» d'Izegem (Belgique) en 1999, puis de Veurne (Belgique) en 2001, ville dont il est originaire, Franz Brouw a été proclamé professeur émérite de la Faculté de musique de l'Université Laval en 2004.
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Reimar Dahlgrun
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Eduardo del Pueyo
°1905 - 1986
Né à Zaragoza, en Espagne, Eduardo del Pueyo (1905-1986) avait débuté ses études musicales à 8 ans et sa carrière pianistique à 16 ans. Brillant technicien, d’un esprit raffiné et d’un tempérament riche, il sera, durant quelques décennies, une référence, notamment en matière d’interprétation des oeuvres de Beethoven.
Professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles, à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, à l’Université Autonome de Madrid et au Mozarteum de Salzbourg, il aura été conseiller technique et membre du jury du Concours Reine Elisabeth depuis sa fondation. Le moindre de ses titres n’est pas celui d’avoir formé quelques uns des lauréats belges de du Concours Reine Elisabeth : Jean-Claude Vanden Eynden, André De Groote, Jo Alfidi, Evelyne Brancart et Johan Schmidt.
C’est en 1977 que fut créé le Centre européen des hautes études musicales, à l’initiative d'Eduardo del Pueyo et de Jean-Claude Vanden Eynden, devenu Centre Musical Eduardo del Pueyo en 2004.


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André Dumortier
Belgique, °1910 - 2004
André Dumortier (1910-2004) est un professeur de piano et un soliste qui a traversé le siècle qui vient de s'achever. Il est né à Comines en 1910 et a vécu sa première enfance dans un milieu de musiciens amateurs. La guerre, et ses vicissitudes, le conduit à quitter sa ville natale.

En 1919, il s'installe à Tournai et entre à l'Ecole des Frères. Sa sensibilité musicale fait qu'il entre bientôt dans la Maîtrise de la Cathédrale où il découvre le plain-chant et la polyphonie, formant si bien l'oreille. Parallèlement, il entame des études de piano au Conservatoire de Tournai. Ses progrès sont rapides car il possède une base solide acquise auprès de sa mère, qui enseignait le piano. En 1920, il donne un premier récital à Comines, avec une sonate de Mozart au programme.

L'événement fondateur est, comme il l'affirme souvent, la découverte de 'La Damnation de Faust', de Berlioz, exécutée à Tournai en 1922. Ainsi, des premières mélodies chantées par sa mère, au grand orchestre avec chœurs, le jeune musicien découvre les différentes strates sur lesquelles repose la musique classique occidentale. Sérieux et sensible tout à la fois, il met ces deux qualités au service d'un don exceptionnel. Il sera musicien !

Ayant obtenu son Prix de piano en 1925, André Dumortier entre au Conservatoire Royal de Bruxelles, dans la classe de José Sévenants. Ce dernier a été l'assistant d'Arthur De Greef qui, lui-même, s'est imprégné de l'enseignement de Franz Liszt. Premier Prix de piano en 1927, il remporte le Premier Prix de Virtuosité en 1931. En 1935, il accompagne le jeune Arthur Grumiaux, et joue dans la salle du Conservatoire de Paris.

En 1938, il est lauréat du Concours Eugène Ysaÿe, le futur Concours Reine Elisabeth. Une série de concerts le mènent un peu partout en Belgique, mais aussi en France, en Hollande et en Angleterre. Il réalise ses premiers enregistrements au cours d'un séjour à Londres. Sa double carrière se confirme, après la guerre, en tant que soliste et pédagogue. C'est ainsi qu'il devient professeur de piano au Conservatoire Royal de Bruxelles en 1946 jusqu'à sa retraite en 1977. Parallèlement, il assume la direction du Conservatoire de Tournai de 1954 à 1976.

D'autres voyages le mènent au Congo, au Portugal, en Italie, en Suisse, en Suède et en U.R.S.S. Depuis 1988, il anime les Stages d'interprétation et de perfectionnement à Tournai. On le retrouve dans d'autres 'master-classes', à Auxerre et Bayonne.

André Dumortier a réalisé plusieurs enregistrements, et il existe un double CD portant sur les deux concertos de Weber ainsi que sur des œuvres de Franck et Lekeu.

Au cours de sa carrière, il a fait partie de nombreux jurys : Concours Reine Elisabeth, Chapelle musicale Reine Elisabeth, Conservatoires Royaux et étrangers. Des 'Entretiens', suivis d'une biographie de l'artiste, ont été édités par la maison de la culture de Tournai en décembre 2001.
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Malcolm Frager
États-Unis, °1935 - 1991
Malcolm Frager était un contemporain plus jeune que Léon Fleischer (1928), John Browning (1933) ou Van Cliburn (1934). Comme eux, il remporta de très nombreux prix, à commencer par le Michaels Memorial Award de Chicago, puis le Leventritt en 1959 et, un an plus tard, le Concours Reine Elisabeth.

A l'âge de 14 ans, Malcolm Frager commença à étudier avec Carl Friedberg (un élève de Clara Schumann), pour six ans, à New-York. Il suivit des cours privés pendant cette période. Il alla ensuite étudier le russe à l'Université Columbia, et fut diplômé en 1957. Le Prix Leventritt lui ouvrit des portes tants aux Etats-Unis qu'à l'étranger ; il fit une première tournée en 1959. En 1963, il ne joua pas seulement en Amérique centrale et du sud, mais aussi en URSS pour la première fois. En 1969, il ajouta l'Extrême-Orient à son parcours, ainsi que l'Australie en 1969.

Il se spécialisa dans l'interprétation de Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Chopin et Schumann, mais ne délaissa pas les compositeurs du XXème siècle : il se tourna tout particulièrement vers Prokofiev et Bartók. Il passa un temps considérable à rechercher les versions originales de la musique, déterrant par exemple le Concerto No. 1 de Tchaïkovsky que Nicolai Rubinstein avait brutalement condamné en 1875 ; ou encore la Fantaisie en la mineur de 1841 qui deviendrait ensuite le premier mouvement de l'unique Concerto pour piano de Schumann. Il s'intéressa au pianofortes du XVIIIème siècle sur lesquels il joua et enregistra Haydn et Mozart, et il écrivit des articles universitaires pendant son temps libre.
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Raymond Gallois Montbrun
°1918 - 1994
Né en 1918 à Saïgon, Raymond Gallois Montbrun quitte sa ville de naissance dès sa petite enfance et effectue ses études scolaires à Neuilly-sur-Seine. De 1930 à 1942 il étudie au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, auprès de Firmin Touche (violon), Jean Gallon (harmonie), Noël Gallon (fugue et contrepoint) et Henri Busser (composition musicale).

En 1942 il gagne le Premier Second Grand Prix de Rome de composition musicale avec la cantate Pygmalion délivré et en 1944 le Premier Grand Prix de Rome de composition musicale avec la cantate Louise de la Miséricorde, sur un texte de Charles Clerc.

Entre 1944 et 1957 il mène une double carrière de violoniste concertiste et de compositeur. Il fait de nombreuses tournées de concerts en Europe, en U.R.S.S., en Afrique du Nord, au Moyen et Extrême-Orient et enregistre des disques pour Erato-France. À l'Institut Français de Tokyo il donne des cours de violon, d'écriture et de composition musicale de 1952 à 1954. Parallèlement, il donne des conférences au Japon, en Allemagne et au Canada sur l'enseignement musical français.

Directeur de l'Ecole nationale de musique de Versailles entre 1957 et 1962, Raymond Gallois Montbrun crée avec la Municipalité le Festival de Versailles. En 1962, il devient Président de la Société des Concerts du Conservatoire (jusqu'en 1967) et Directeur du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (jusqu'en 1983). Il est ensuite Directeur artistique du Concours international Long-Thibaud, Président des 5 Académies de l'Institut de France, Président intérimaire du Concours international Marguerite Long-Jacques Thibaud et Président du Comité Directeur du Concours international Long-Thibaud.

En 1980 Raymond Gallois Montbrun est élu Membre titulaire de l'Académie des Beaux-Arts au fauteuil de Paul Paray. Il est également Officier de la Légion d'Honneur, Grand Officier de l'Ordre du Mérite, Commandeur des Arts et Lettres et Membre de l'Institut.
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Emil Gilels
Russie (Fédération de), °1916 - 1985
Emil Gilels naquit à Odessa. Il n'était pas issu d'une famille de musiciens : son père travaillait comme employé dans une raffinerie de sucre, et sa mère était mère au foyer. A l'âge de cinq ans et demi, il fut présenté à Yakov Tkach, un célèbre professeur de piano d'Odessa. Emil Gilels exécuta la première partie de ses études musicales avec une facilité déconcertante. En 1929, âgé de seulement douze ans, il donna son premier concert public. En 1930, il fut admis au Conservatoire d'Odessa dans la classe de Berta Reingbald. Son but principal était de faire participer le jeune élève au Concours First-Union Competition of Performers, annoncé pour 1933 à Moscou. La performance de Gilels y fit sensation - quand il finit de jouer, l'auditorium se leva en une ovation tumultueuse, et même le jury se leva pour applaudir. La question du premier prix ne fut même pas débattue : Gilels fut nommé vainqueur de manière unanime. Ce concours changea la vie d'Emil : il était soudainement devenu célèbre dans tout le pays. A la suite, il partit pour une grande tournée en URSS.

Gilels fut diplômé du Conservatoire d'Odessa à l'automne 1935. Il fut immédiatement admis dans la classe d'Heinrich Neuhaus comme étudiant dans le niveau supérieur du Conservatoire de Moscou, et Gilels renouvela ses engagements de concerts. Le phénomène « Gilels » commença alors à se faire connaître à l'étranger. A son arrivée à Moscou au début de l'année 1936, le chef Otto Klemperer monta le Concerto No. 3 en Do mineur Op. 37 de Beethoven, avec Gilels pour soliste. La même année, il participa à son premier concours international - le Concours International de l'Académie de Musique de Vienne. Bien qu'il ait réussi à attirer le regard de l'Europe sur sa prestation, et malgré le prestige indubitable de son statut de finaliste, il considéra sa deuxième place comme un échec. Le premier prix fut attribué à son ami Jacob Flier - un pianiste profondément romantique.

En 1938, Gilels et Flier participèrent au Concours Reine Elisabeth. Tout le monde attendait d'eux qu'ils confirment la réputation des musiciens soviétiques, après la victoire du violoniste David Oistrakh un an auparavant, et qu'ils fassent un retour triomphant. Et, de fait, Gilels obtint le premier prix et Flier le troisième. Le monde musical commença à parler d'Emil Gilels. Après ce Concours, il était supposé partir pour une longue tournée de concerts, notamment aux États-Unis. Mais ce projet fut brutalement interrompu par la Deuxième Guerre Mondiale. Gilels devint un héros dans son pays natal : il reçut une médaille pour ses accomplissements, fut félicité lors d'une fête donnée à son retour, et dans l'esprit des soviétiques, son nom résonnait au même titre que ceux des célèbres explorateurs, des pilotes et des stars de cinéma.

Emil Gilels finit ses études supérieures en 1938 et commença à enseigner au Conservatoire de Moscou (il obtint le statut de professeur en 1952). Il continua ce travail pédagogique de manière ponctuelle jusqu'en 1976, mais ne put jamais s'y consacrer entièrement à cause des nombreuses propositions de concerts qui lui étaient faites. Toutefois, il compta des pianistes importants parmi ses élèves, comme Marina Mdivani, Valery Afanassiev, Igor Zhukov et le pianiste et compositeur Vladimir Blok.

Quand la guerre éclata, il ne fut pas évacué comme les autres membres du Conservatoire. Il rejoignit la résistance civile et, obéissant à un ordre le pressant de revenir, commença à jouer au Front et dans les hôpitaux. Au début de l'année 1943, il interpréta la pièce de bravoure de Stravinsky, Petrouchka, pour les habitants épuisés de la ville assiégée de Leningrad.

A la fin de la guerre, Emil Gilels fut chargé d'une mission particulière : il devait représenter l'Art d'un pays victorieux. Il joua donc sur les scènes de l'Europe de l'est en ruines, et peu après, partit pour une tournée en Italie, Angleterre, France, Autriche, dans les pays scandinaves, et encore de nombreux autres. Tous les pays européens considéraient qu'accueillir Gilels pour un concert ou un enregistrement était un grand privilège. Il reçu des médailles et des honneurs - le public le vénérait.

En 1955, Emil Gilels devint le premier artiste soviétique à voyager aux États-Unis pour une tournée, depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Entre les années 1950 et 1970, il atteignit l'apogée de sa carrière dans tous les aspects de son jeu. Il se produisit sous la baguette des plus grands chefs : Mravonski, Melik-Pashayev, Svetlanov, Ivanos, Rakhlin, Gauk, Ginsburg, Eliasberg, Niyazi, Jarvi, Kitayenko, Dudarova, Barshai. Ses collaborations avec Sanderling et Kondrashin furent particulièrement importantes et durables. En URSS, il eut d'autres liens avec Gusman, Paverman, Maluntsyan, Gokieli, Kolomiytseva, Shaposhnikov, Gurtovoy, Robinovich, Katz, Feldman, Vigners, Sherman, Stasevich, Sokolov, Tiulin, Kravchenko, Karapetyan, Dubrovsky, Tolba, Provatorov, Katayev, Aranovich, Chunikhin, Yadikh, Nikolayevsky, et bien d'autres. Grâce à ces collaborations, il put aussi trouver de nouveaux et talentueux chefs, tels que Verbintsky ou Ovchinikov.

Emil Gilels joua aussi dans des ensembles : avec les pianistes Flier et Zak, puis plus tard avec sa fille Elena Gilels ; les violonistes Elisabeth Gilels (sa soeur), Tziganov, Kogan ; le Quatuor Beethoven ; en trio avec Tziganov et Shirinsky, ainsi qu'avec son propre trio (Gilels, Kogan, Rostropovich) ; avec le flutiste Korneiv et le corniste français Shapiro. A l'étranger, il collabora aussi avec les Quatuors Amadeus et Sibelius Academy.

L'engagement d'Emil Gilels auprès de studios d'enregistrement fut aussi intensif que son engagement dans les tournées de concerts : il travailla avec de nombreuses compagnies, notamment Melodiya, Angel, Ariola, EMI, Eterna et Deutsche Grammophon. Ses enregistrements les plus anciens datent des années 1930 et comportent la Gigue de Loeillet-Godowsky, la Fantaisie sur Deux Thèmes des Noces de Figaro de Mozart-Liszt-Busoni, la Ballade No. 1 en Sol mineur Op. 23 de Chopin, la Rhapsodie Hongroise No. 9 de Liszt, la Toccata de Schumann et le Duetto tiré des Chansons sans paroles de Mendelssohn. Au total, Gilels enregistra près de 500 œuvres (sans compter les nombreuses versions existantes de pièces individuelles). Le nombre exact ne fut jamais connu, à cause des nombreux enregistrements audio et vidéo amateurs réalisés lors des récitals de Gilels.

Entre 1950 et 1970, Gilels continua à enseigner au Conservatoire de Moscou, tout en poursuivant une carrière publique importante. Il ne put toutefois refuser l'invitation à présider le jury du Concours International Tchaikovsky de Piano - position qu'il conserva pendant les quatre premières sessions de ce concours.

Au milieu des années 1970, Emil Gilels commença à limiter ses activités qui n'étaient pas directement liées à son statut de concertiste. Il arrêta de prendre part aux jurys des concours internationaux de piano, et arrêta d'enseigner.

Emil Gilels fut nommé Artiste du Peuple d'URSS, reçut le Prix Lénine en 1962, et en 1976 - en l'honneur de son soixantième anniversaire - il fut gratifié de la distinction la plus haute du gouvernement soviétique : Héros du Travail Socialiste.
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Franz Joseph Hirt
Suisse, °1899 - 1985
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Nikita Magaloff
Géorgie, °1912 - 1992
Nikita Magaloff fut l'un des pianistes les plus intéressants et charismatiques du XXème siècle. Plusieurs de ses enregistrements sont encore disponibles dans des enregistrements restaurés. Il était ami avec Rachmaninov et Prokofiev, dont il prit des leçons de composition, et de Ravel, dont il était un admirateur enthousiaste. Il donna des concerts avec les plus grands chefs et orchestres de son temps, et dans les festivals les plus prestigieux. Il collabora aussi avec les musiciens les plus renommés, comme par exemple le violoniste Joseph Szigeti. Bien que né en Russie, il avait un regard très cosmopolite et un large répertoire - au centre duquel il plaçait Chopin : il réalisa plusieurs concerts entièrement dédiés à Chopin et fut remarqué pour être le premier pianiste à enregistrer toute la musique pour piano du compositeur. Mais son répertoire incluait aussi Beethoven, Mendelssohn, Mozart, Brahms, Schumann, Liszt, Debussy, Ravel, Fauré, Prokofiev, Rachmaninov, Stravinsky, Scriabin, et bien d'autres encore. La plupart de ses enregistrements ont été réalisés pour les labels Philips et Decca.

Nikita Magaloff est né à Saint Pétersbourg en 1912. Sa famille prit la fuite à la Révolution alors qu'il avait six ans, partant tout d'abord pour la Finlande avant de rejoindre les États-Unis, et, finalement, de s'installer à Paris en 1922. Il commença ses études supérieures au Conservatoire de Paris, sous la direction d'Isidor Philipp.

C'est dans les années 1920, à Paris, que Nikita Magaloff rencontra Prokofiev, Ravel et Rachmaninov - compositeurs dont la musique et l'influence eurent une place prédominante dans sa carrière. Il se lia aussi d'amitié pour Szigeti, à qui il dût la rencontre de plusieurs groupes de musique de chambre et dont il épousa la fille plus tard.

Des années 1920 aux années 1950, les activités de Nikita Magaloff se concentrèrent autour des concerts et des enregistrements ; mais sa carrière sembla changer d'orientation après 1960. Ce revirement peut être expliqué par l'arrêt de ses activités d'enseignement : de 1949 à 1959, il donnait régulièrement des master classes au Conservatoire de Genève. Mais ses succès de fin de carrière furent sans doute principalement dus à un changement de style : il prit plus de risques dans ses interprétations, jouait avec plus de passion et plus d'esprit.

La plupart des enregistrements disponibles de Nikita Magaloff furent réalisés après 1960. Il resta très occupé pendant les trois dernières décennies de sa carrière, sans même décliner vers la fin : au cours de la saison 1990-1991, il donna une série de six concerts couvrant presque l'intégralité de l’œuvre pour piano de Chopin.
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Viktor Merjanov
Russie (Fédération de) - 2012
Viktor Merjanov est professeur de piano et directeur de la section de piano au Conservatoire de Moscou. Il a été formé dans ce même conservatoire par le professeur Feinberg. Titulaire de grand prix nationaux et internationaux (du Concours Chopin en 1949), il compte plusieurs élèves qui, à leur tour, brilleront dans les concours.
Sa carrière de soliste, de professeur et de conférencier l'a conduit dans tous les États de l'Union soviétique, dans la plupart des pays d'Europe et jusqu'à Cuba et aux États-Unis. Il a joué sous la baguette de nombreux chefs, dont Kondrashin, Temirkanov, Maderna ou Berglund.
On lui doit également plusieurs articles sur divers thèmes musicaux ou pédagogiques. Il est membre du Comité de l'International Music Union et président de la Russian Rachmaninov Society. Il est également président du Concours Rachmaninov et siège dans les jurys de nombreux concours.
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Vlado Perlemuter
Lituanie, France, °1904 - 2002
Vlado Perlemuter était le troisième de quatre frères, dont le père était rabbin. Bien que né de parents polonais et juifs en Lituanie, il partit pour Paris à l'âge de quatre ans, et y vécut pendant toute sa vie : il est donc connu comme un pianiste français. Il commença le piano à l'âge de neuf ans et, deux ans plus tard, commença des leçons avec Moritz Moszkowski, qui durèrent deux ans aussi. A treize ans, il entra dans la classe d'Alfred Cortot au Conservatoire de Paris ; il reçut le premier prix à quinze ans. A son examen, il joua le Theme et Variations Op. 73 de Fauré ; le compositeur était membre du jury de cet examen. L'année suivante, alors qu'il avait seize ans, il gagna un Prix d'Honneur pour sa performance des Variations, Interlude et Finale sur un thème de Rameau de Paul Dukas. Ses succès continuèrent lorsqu'il remporta le Prix Diémer, pour lequel seuls les élèves qui avaient gagné un premier prix pouvaient concourir. En 1921, il commença à donner des concerts, et rencontra parfois Gabriel Fauré, pour lequel il joua.

Quelques années plus tard, Vlado Perlemuter entendit les Jeux d'eau de Ravel, et l'impression que lui laissa cette pièce l'entraîna à travailler les œuvres complètes de ce compositeur entre 1925 et 1927. Pendant six mois, Perlemuter eut le privilège rare de travailler avec Ravel en personne, et se rendit régulièrement dans sa maison de Montfort-l'Amaury. A cette époque, il étudia aussi avec Robert Lortat. Deux ans plus tard, Perlemuter interpréta l'intégrale des pièces de Ravel pour piano seul lors de deux récitals à Paris - il était le premier pianiste à donner un tel programme. En 1953, il publia un ouvrage à propos de son travail avec Ravel : Ravel d'après Ravel (Lausanne, 1953). Il donna aussi des récitals de musique de chambre avec Gabriel Bouillon, Pierre Fournier et le Quatuor Calvet.

Pendant les années 1930, Vlado Perlemuter s'évertua à solidifier sa carrière de pianiste. En 1934, il joua quelques pièce de Prokofiev pour la Music Society de Londres, et fit ses débuts en récital au Wigmore Hall en 1937. Plutôt que d'interpréter la musique de Ravel - qui semblait lui aller si bien - il choisit un programme plus flegmatique incluant le Concerto Italien BWV 971 de Bach et la Sonate pour Piano en fa mineur Op. 57 « Appassionata » de Beethoven. Deux ans plus tard, il revint au Wigmore Hall, choisissant cette fois-ci un répertoire pour lequel il était à l'aise et célèbre : la Sonatine de Ravel, les Etudes Symphoniques Op. 13 de Schumann, la Sonate en mi bémol Op. 81a « Les Adieux » de Beethoven et les Préludes Op. 28 de Chopin.

En 1938, alors que la Deuxième Guerre Mondiale approchait, Vlado Perlemuter fut nommé professeur assistant au Conservatoire de Paris ; mais dès 1942, il chercha désespérément à s'enfuir pour la Suisse avec sa femme : son nom était sur la liste des français Juifs à arrêter. Cortot - qui était pourtant Commissaire des Arts Supérieurs pour le Régime de Vichy - ne fit rien pour l'aider, ce que Perlemuter n'oublia jamais. Il ne fut jamais autorisé à se produire en Suisse : les années de guerre furent difficiles pour Vlado Perlemuter, qui fit un dépression nerveuse et dut ainsi passer trois ans dans un sanatorium. Il retourna à Paris à la fin des années 1940, arrêta de donner des concerts en 1950 et prit un poste au Conservatoire de Paris : ses élèves les plus célèbres furent Michel Dalberto et Christian Zacharias.

L'enseignement occupa une grande place dans sa carrière. Il donna des masterclasses au Japon, en Angleterre et au Canada, et prit part aux jurys de plusieurs concours de piano, bien qu'il jouât aussi régulièrement en Europe, en Afrique du Nord et au Japon. Il se rendit souvent en Angleterre, mais lorsqu'il joua au Wigmore Hall de Londres en 1962, la critique du Times parla de façon erronée de ce concert comme de ses débuts londoniens. Bien que Perlemuter allât rarement aux États-Unis, il était pianiste en résidence à l'Université d'Indiana de Bloomington (Illinois) ; cependant, il rentra en Europe avant la fin de son contrat. Il fut nommé Officier de la Légion d'Honneur et Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres.
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Naum Sluszny
°1914 - 1979
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Vesseline Stoyanov
Bulgarie (Rép.), °1902 - 1969
Vesseline Stoyanov, fils d'Anastas Stoyanov et frère d'Andrey Stoyanov, appartient à la deuxième génération des compositeurs bulgares. Il fut l'un des fondateurs de la Société de Musique Contemporaine en 1933 (qui devint par la suite l'Union des Compositeurs Bulgares). Il obtint son diplôme de l'Académie Nationale de Musique en 1962, majorant en piano chez son frêre. La même année, il fut admis à la Haute École de Musique de Vienne, en piano avec le Professeur V. Ebenstein et en composition avec le Professeur F. Schmidt. Il prit des cours particuliers de piano avec P. De Kohn et d'orchestration avec Wunderer. A son retour en Bulgarie, il enseigna le piano et le solfège (1931-1937) et se produisit en soliste et chef d'orchestre. Il fut engagé à l'Académie Nationale de Musique en 1937, comme professeur de théorie musicale, puis en composition et harmonie en 1945. Il fut finalement nommé Doyen de la Faculté de Théorie Musicale en 1952, et Recteur de l'Académie Nationale de Musique (1956-1962). Il fut aussi directeur de l'Opéra de Sofia (1953-1954). Il écrivit et publia des articles sur l'esthétique et les formes musicales, et sur la musique contemporaine bulgare.
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Maria Tipo
Italie, °1931
Retrouvez ici la biographie de Maria Tipo en anglais
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Friedrich Wührer
°1900 - 1975
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