Michael Jarrell
Suisse, °1958
À chaque nouvelle création, Michael Jarrell complète son autoportrait de compositeur, reflet d’une quête constante de clarté et de précision.
Michael Jarrell a étudié la composition dans sa ville natale, Genève, avec Eric Gaudibert. Il a également suivi plusieurs masterclasses à Tanglewood, et a complété sa formation avec Klaus Huber, à Fribourg. Entre 1986 et 1988, il est résident à la Cité des Arts à Paris et prend part au cours d’informatique musicale de l’IRCAM. Il réside ensuite à la Villa Médicis à Rome, de 1988 à 1989, où il rejoint l’Istituto Svizzero di Roma, en 1989-1990. Ayant également étudié les arts visuels, son oeuvre est fortement influencée à la fois par la musique d’Edgar Varèse et l’art d’Alberto Giacometti. Une autre caractéristique de son travail est le lien entre la créativité musicale et la pensée visuelle : ses Assonances, sur lesquelles il travaille depuis 1983, sont présentées comme un carnet d’esquisses. Sa première oeuvre importante pour l’électronique, Congruences (1989), a elle aussi été inspirée par les éléments spatiaux et géométriques, tels que le niveau, la perspective, l’anamorphose et la figure, qu’il transforme en entités musicales temporelles. Certains aspects de l’oeuvre de Jarrell - tels que la clarté des textures sonores complexes, un certain purisme dans la réutilisation du matériau, l’ingéniosité de ses harmoniques - invitent au rapprochement avec le son des compositeurs français.
Ses compositions récentes comprennent La Chambre aux échos, composée pour l’Ensemble intercontemporain à l’occasion du 85e anniversaire de Pierre Boulez, en 2010, et ...Ombres... (2011) pour orchestre. 2012 voit la création, à Salt Lake City et Lyon, de son concerto pour violoncelle Émergences (Nachlese VI), dédié à Jean-Guihen Queyras, et le cycle de mélodies Nachlese Vb, à Genève et à New York. En 2013 a lieu la première mondiale de son monodrame Siegfried, nocturne (pour voix d’hommes et ensemble), au Festival Wagner de Genève, et, en janvier 2014, celle de son concerto pour piano Reflets avec Nicolas Hodges, au Festival KlangZeit à Münster. Michael Jarrell s’illustre également dans le répertoire scénique. En 1994, il compose le monodrame Cassandre, dans lequel il combine électronique et timbres classiques, et, en 2006, l’opéra Galileo, d’après la pièce de Bertolt Brecht. En 2010, sa musique pour la pièce Le père, d’après Heiner Müller, a été créée au Festival de Schwetzingen. Au début de cette saison, le Quatuor Arditti et le Bamberger Symphoniker, sous la direction de Jonathan Nott, ont donné la première mondiale de son nouveau concerto Spuren, pour quatuor à cordes et orchestre, au Festival Musica à Strasbourg. Cette oeuvre a été donnée récemment à Vaduz, au Liechtenstein, et à Lucerne, avec l’Orchestre symphonique de Lucerne. Actuellement, Michael Jarrell travaille sur un concerto pour alto, pour Tabea Zimmermann.
Michael Jarrell a reçu de nombreuses récompenses, dont le Prix Acanthes (1983), le Prix Beethoven de la ville de Bonn (1986), le Prix Marescotti (1986) et le Siemens-Förderpreis (1990). En 2004, il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en Suisse. Il est professeur de composition à l’Université de Vienne, depuis 1993, et au Conservatoire de Genève, depuis 2004.
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