PIANO 1956 : Deuxième Prix
Dans la tradition des grands pianistes romantiques, John Browning se forgea sa réputation pour ses exceptionnels dons d’interprétation, sa maîtrise technique des couleurs et de la sonorité du clavier, et son engagement profond pour la musique. Il était considéré comme l’un des plus importants virtuoses de son temps. Il était une sommité américaine de la grandeur de la musique, et impressionnait le public et la presse par cette passion, cette intégrité et cette imagination musicale dans un répertoire qui allait de Bach et Scarlatti aux compositeurs du XXème siècle.
Ses enregistrements, largement acclamés et gagnants de trois Grammy nominations et de deux Grammy awards, en plus d’un nombre significatif de compositions écrites et dédiées expressément au pianiste par des compositeurs renommés, illustrèrent bien l’envergure de son art.
Après un début triomphant aux côtés du New York Philharmonic, en 1956, John Browning se produisit dans presque toutes les capitales mondiales, collectionnant les ovations pour ses récitals en solo, ses apparitions et ses enregistrements de concertos. Il se produisit et enregistra à large échelle, balayant trois siècles de musique : de Mozart aux grandes pièces virtuoses de Beethoven, Brahms, Prokofiev, Rachmaninov, Ravel et Tchaïkovski - avec un total de 43 concertos à son effectif. En plus de ses succès à l’interprétation d’œuvres de Samuel Barber, avec lequel il avait longtemps été associé, il créa et enregistra des compositions du contemporain et américain Richard Cumming.
John Browning donna des concerts réguliers aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, au Japon, en Amérique du sud, Nouvelle-Zélande et Australie, et fit des tournées en URSS à quatre reprises. En Amérique du nord, il fit de nombreuses apparitions avec les orchestres de Boston, Chicago, Cleveland, Houston, Los Angeles, New Jersey, New York, Philadelphie, Pittsburgh, St. Louis, Toronto et l’orchestre symphonique national de Washington D.C. Ses expériences avec des orchestres européens incluent le Royal Concertgebouw d’Amsterdam, le Philharmonique de Londres, les orchestres symphoniques nationaux de Londres et d’Ecosse et, plus tard, l’orchestre philharmonique royal de Stockholm avec Andrew Davis.
Il collabora avec Léonard Slatkin aux festivals Wolf Trap et Blossom Music, avec Pinchas Zukerman au Festival Ravini, avec le Tokyo String Quartet au Festival Mostly Mozart du Centre Lincoln, et avec Robert Spano et l’orchestre symphonique de Boston à Tanglewood. Il était aussi l’invité régulier d’autres festivals de musique américains, et se produisit souvent au Hollywood Bowl, au Caramoor International, à Grant Park, Saratoga, Newport, Rockport, Seattle International, St. Charles Art & Music et le Peninsula Music Festival.
Né en 1933 à Denver (Colorado) d’un père violoniste et d’une mère pianiste, John Browning commença à étudier le piano à l’âge de cinq ans, et fit sa première apparition publique en soliste avec l’orchestre symphonique de Denver à dix ans. Il partit peu après pour New York, afin de poursuivre ses études musicales avec Rosina Lhevinne, à la Juilliard School. Il gagna rapidement en notoriété, en remportant le Steinway Centennial Award en 1954, et en obtenant la seconde place au Concours Reine Elisabeth l’année suivante. L’attention dont il faisait l’objet fut renforcée lorsqu’il se produisit pour la première fois avec l’orchestre philharmonique de New York et Dimitri Mitropoulos, dans une performance acclamée par les critiques new-yorkais. Cet évènement lança sa carrière internationale, et poussa Samuel Barber à lui écrire un concerto pour piano.
Six ans plus tard, en 1962, John Browning fut choisi pour interpréter, pour la première fois, ce concerto pour piano et orchestre de Samuel Barber, aux côtés de l’orchestre symphonique de Boston dirigé par Erich Leinsdorf, lors de la cérémonie d’inauguration du Lincoln Center for the Performing Arts à New York. Dédié spécialement à John Browning, cette pièce obtint le Prix Pulitzer et est devenue le concerto pour piano américain le plus joué au cours des cinquante dernières années - aucun autre n’a jamais été aussi ancré dans le répertoire. Il en fit un premier enregistrement en 1964 avec George Szell et l’orchestre de Cleveland pour le label CBS Masterworks. Un autre enregistrement avec Léonard Slatkin dirigeant l’orchestre symphonique de St. Louis sortit en 1991 sous le label BMG Classics/RCA Victor Red Seal. Ceci lui fit gagner son premier Grammy Award du Meilleur Soliste avec Orchestre et une Grammy Nomination pour le meilleur album classique.
John Browning fit aussi des enregistrements pour MusicMasters, et sortit un disque des œuvres complètes de Barber pour piano solo en 1993, qui lui fit obtenir un second Grammy Award : Meilleur Interprète Classique en soliste sans orchestre. Suivirent plusieurs autres enregistrements : en 1994, il sortit un disque consacré à Scarlatti, suivi l’année suivante d’un enregistrement des deux concertos de Mozart avec l’orchestre de St. Luke et Julius Rudel, puis du
Quintet avec piano et du
Trio pour cor de Brahms avec l’ensemble de chambre de St. Luke.
En 1994, Deutsche Grammophone sortit son enregistrement de l’intégrale de chants de Barber, avec la soprano Cheryl Studer et le baryton Thomas Hampson. En 1998, BMG Classics/RCA Victor Red Seal sortit un enregistrement du
Triple Concerto de Beethoven avec le violoniste Pinchas Zuckerman, le violoncelliste Ralph Kirchbaum et l’orchestre symphonique de Londres dirigé par Christopher Eschenbach - il connut un grand succès. A la discographie de John Browning, nous pouvons encore ajouter trois enregistrements dédiés à la musique de Liszt, Mussorgsky et Rachmaninoff sous le label Duos. Les labels Capital, RCA, Phoenix et Seraphim comptent aussi des enregistrements du pianiste : les études complètes de Chopin, les cinq concertos de Prokofiev, le
Concerto pour piano No.1 de Tchaïkovski. Enfin, le label CRI sortit les enregistrements des
Vingt-quatre Préludes et Silhouettes, écrits et dédiés à John Browning par Richard Cumming.